Lundi matin, une rame du tramway s’ébranle doucement en direction de la gare du Pont Rousseau. La tête à l’Ouest, comme tous les matins, pas que le lundi 😉 mon regard se perd à travers les vitres du tram. Je me laisse bercer par le rythme tranquille du voyage sur fond de rock et de poésie du brillantissime Lou Reed. Les rames surpeuplées du réseau parisien ne sont plus qu’un lointain souvenir …
Le Pont du général de la Motte-Rouge, témoignage architectural du XIXème siècle se faufile derrière nous. Long de 80 mètres avec son arche majestueuse, il a comme qui dirait un air de famille avec le Pont Alexandre III.

A peine le temps de me faire la réflexion, que l’on se retrouve les pieds dans l’eau. Nous longeons l’Erdre que François Ier qualifiait de « plus belle rivière de France ». On devine les paysages de l’île de Versailles où l’on pourrait se croire au pays du soleil levant.
Mon regard enchanté (même après plusieurs passages !) détaille une à une les péniches. On oublierait presque que nous sommes en plein cœur de la ville. Ces anciens bateaux-lavoirs ou de pêcheurs ont été réaménagés en restaurants, entreprises ou habitations.

En arrière-plan, la flèche de 80 mètres de haut du clocher de l’église Saint-Clément culmine au-dessus de l’immeuble futuriste Sully qui présente une drôle de peau en dentelle d’acier.

Au-dessus du tunnel Saint-Félix, l’esplanade du cours Saint-André aménagé en promenade publique au 18ème siècle invite à la flânerie. Cet ancien terrain vague se trouvait à l’époque gallo-romaine et médiévale à l’extérieur des remparts de la ville, devant la porte Saint-Pierre qui existe encore.
Je prête enfin attention aux artisans de l’effort qui foulent les pavés des rives de l’Erdre. Peut-être se presseront-ils eux aussi en fin de journée, au Bâteau Lavoir, quai Ceineray, où se côtoieront dans une ambiance bucolique, bobos, étudiants et bourgeois.

Retour sur la terre ferme ! Nous approchons du cours des 50 otages, une artère majeure de Nantes. Imaginez-vous, l’Erdre s’y écoulait jusqu’au milieu des années 20 ! Sur ses rives reliées par de nombreuses passerelles, vivaient des tanneurs et teinturiers.
Ce matin, bus, automobilistes, cyclistes et tramway cohabitent sans difficulté pour rallier le poumon du centre-ville.

Et vous, quel(s) paysage(s) voyez-vous à travers les vitres du tram nantais ? N’hésitez pas à le(s) partager en commentaires.

EN SAVOIR PLUS
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Sources / Bibliographie :
Nantes … by tram – Marion Le Treut – Les éditions Tram’ d’histoire