Ce portrait peint par Marie-Geneviève Bouliard témoigne de la valeur accordée à la famille et au sentiment à la fin du 18ème siècle.
Les vêtements et les décors témoignent du rang social : c’est une famille aisée. Pour autant, ils ont tenu à se faire représenter de manière naturelle et l’accent est davantage mis sur les sentiments qui les unissent que leur statut social. Une impression de sérénité se dégage des visages.
Le lien de parenté et affectif est appuyé par les jeux de mains qui les relient tous les uns aux autres. Le mari regarde son épouse avec tendresse, l’entoure de son bras gauche et serre sa petite-fille contre lui de son bras droit. Les grappes de raisin dans les mains de la petite fille témoignent d’un mariage heureux. La femme sourit modestement et tient sur ces genoux, son jeune enfant nu, qu’elle vient tout juste d’allaiter.
Le fait de se représenter avec ses enfants est à la mode. La société porte en effet un nouveau regard sur le monde de l’enfance. Vers le milieu du 18ème siècle, médecins et philosophes réclament pour le bien-être de l’enfant, que les touts petits ne soient plus séparés de leur mère. L’allaitement popularisé par la philosophie de Rousseau déclenche une « mode de la mamelle » dans les classes aisées jusque là habituées à une véritable industrie de nourrices.
Œuvre exposée au Musée d’Arts de Nantes
dans le cadre de l’exposition ‘Éloge de la sensibilité’ jusqu’au 12 mai 2019