Les portraits des Deurbroucq par Pierre-Bernard Morlot
Œuvre exposée au Château des Ducs de Bretagne – Musée d’Histoire de Nantes
Ces portraits de Dominique-René Deurbroucq négociant armateur et sa femme Marguerite-Urbane ont été réalisés en 1753 à l’occasion de leur dix ans de mariage. Les époux Deurbroucq appartiennent à la bourgeoisie marchande Nantaise.
Ils sont représentés sur des toiles de grandes dimensions qui mettent en scène leur situation sociale. Le fait que les époux soient peints à égalité instaure un dialogue entre leurs deux environnements. Ils tirent leur réussite économique du commerce avec les îles et le font savoir.

Le mari est au travail, la main tendue vers des papiers, sans doute des affaires commerciales en cours. L’intérieur de son cabinet est cossu, tout comme le brocart qu’il porte et qui rappelle son statut social de négociant.
La femme apparaît dans un espace luxueux évoquant la beauté et l’exotisme. Elle boit un chocolat, produit phare du commerce triangulaire et que seuls les membres de la famille royale et les initiés peuvent boire.

A chacun son esclave. Leur position de servitude est rappelée par leur collier. Le jeune garçon porte un chien qui a le droit de poser la patte sur le bras de son maître, contrairement à lui qui reste en retrait. La jeune femme, cheveux couverts, a le regard perdu vers l’extérieur du tableau.
L’édit du roi en 1716, autorisait l’envoi d’esclaves en France uniquement pour une éducation religieuse ou l’apprentissage d’un métier. Mais, dans les faits, les grandes familles Nantaises, ayant des intérêts dans les colonies, les font venir pour être leurs domestiques.