Soir de Septembre par Maurice Denis
Œuvre exposée au Musée d’Arts de Nantes – Salle 23
« A Perros, Silencio. Ce qui me frappe ici, c’est la convenance de la maison à ma vie telle que me la font les enfants et la peinture : la plage et l’atelier. Et puis il y a le bois, et enfin la solitude et les plus beaux couchers de soleil. »
Dans son journal, Maurice Denis fait l’éloge de Perros-Guirec, « son cher Perros » comme il aimait l’appeler. En 1908, il y achète une maison « Silencio ».
La Bretagne, sa région de cœur, servira très souvent de décor à ses compositions nabis. « Nabi » qui vient de l’hébreu signifie prophète et indique la volonté d’ouvrir une nouvelle voie à la peinture. Ce mouvement artistique lancé notamment par Maurice Denis et Paul Sérusier, prône un retour à l’imaginaire et la subjectivité.
A travers ses paysages et scènes de vie, celui qui fut surnommé le « Nabi aux belles icônes » sublime tous les aspects de la nature et des activités humaines. Et, Soir de Septembre, n’échappe pas à cela, évoquant le bonheur des journées passées en famille sur la plage de Trestignel.
Au premier plan, la première femme du peintre Marthe dont la figure est dédoublée entoure leur fils Dominique et contre qui s’appuie leur fille Madeleine, vêtue de rouge. A l’arrière, le reste de la famille joue sur la plage.
Le soleil qui se couche sur la mer rose et émeraude et la plage bleutée donnent à l’ensemble un caractère irréaliste. Comme une sensation d’être hors du temps, sentiment renforcé par l’harmonie entre l’homme et les éléments naturels qui se dégage de ce portrait et où l’artiste transfigure les membres de sa famille en d’angéliques sujets.